Cet opéra a été crée en 1976 par Philip Glass en collaboration avec le metteur en scène Robert Wilson et la chorégraphe Lucinda Childs, est à l'image de son titre : absurde, hors cadre, hors référence fait de somptueux tableaux vivants qui s’enchaînent lentement durant quartes heures.
"Einstein on the Beach est une oeuvre abstraite, fait de mots, chiffres lus et chantés de manière répétés, inlassablement, portés par une mise en scène également faite d'images doublées, représentations symboliques de ce que pourrait être l'état d'esprit d’Einstein. Des danseurs arpentent le spectacle, par des déplacements de mouvements simples, faits de sauts, tours, simples combinaisons de pas qui sont répétés à l'infini sous différentes combinaisons.
Celui qui regarde "Einstein on the Beach" doit apprendre à lâcher prise, à se laisser prendre par la puissance hypnotique de cet Opéra. Laisser son esprit aller où il veut, vagabonder sans peur de perdre quelque chose à ce qui se passe, car c'est ainsi que le sens de cet Opéra est à mon avis transmis.
Le courant minimaliste
"La musique doit rester émouvante et nous replacer dans un état primitif de notre sensibilité."
Le parti-pris esthétique du courant minimaliste est donc celui-ci : épurer et simplifier pour revenir à la source d'une sensibilité primitive et commune ceci par l’élaboration d'une architecture musicale et chorégraphique complexe qui laisse aux interprètes aucune place à l'improvisation et à l'inspiration du moment. Contrairement à ce que l'on peut retrouver dans d'autre courant musical et chorégraphique, ou l'intention du danseur et du musicien crée le mouvement, la' encore, c'est par l'élaboration d'un composition précise, mathématique et géométrique qu'est donnée l'émotion.
Le courant minimaliste suit le mouvement de la pensée, fait de boucles, de répétition qui évoluent. C'est une forme de sur-réalisme, car il ne fait que s'inspirer de ce que fait la nature : combiner de différentes manières une même cellule. La complexité se trouve dans la combinaison de ces éléments. Outre Lucida Childs de nombreux chorégraphes ont été inspiré par la structure de cette musique, en Europe la plus emblématique est Anne Teresa De Keersmaeker qui construit ses chorégraphies de la même sorte, par la répétition et l'accumulation de pas simples placées dans l'espace d'une façon extrêmement précise.
Quand la répétition ne vous plonge pas immédiatement dans la transe, regarder la chorégraphie de Lucina Chils ou Anne Teresa De Keersmaeker peut-être un jeu, celui de repérer les mouvements répétitifs et d'observer de quelle façon ils sont répétés avec quelles variantes... Les variantes peuvent être la façon dont ils sont combinés dans l'espace, l'ordre de combinaison, ou des petites modifications dans le mouvement de base eux-mêmes (un mouvement qui est répété plusieurs fois ou trois, un qu'on supprime, etc)
En savoir plus :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_minimaliste
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lucinda_Childs